Samedi dernier, au cœur de la Normandie, dans le joli petit village de Ricarville, on me fit l’honneur d’inaugurer une école publique à laquelle le maire, qui lui même fut instituteur pendant plus de trente ans, a bien voulu proposer qu’on donnât mon nom. Proposition que j’ai bien sûr acceptée, d’entrée de jeu, avec bonheur, promettant aussitôt d’être présent le jour de la cérémonie. Il y avait là, outre le maire, bien sûr, le vice président du conseil général, le député de la circonscription, une députée européenne, des élus des villages voisins, des représentants de l’éducation nationale, et de nombreux villageois venus pour l’occasion, sans oublier les deux maîtresses de l’école et les enfants qui m’avaient réservé quelques jolies surprises en écrivant des mots de bienvenue sur ce tableau qu’on dit « noir », mais qui est devenu vert aujourd’hui. Discours, émotion, petite coupe de champagne, le tout dans une atmosphère amicale et bon enfant, c’est le cas de le dire, par delà les clivages habituels de la politique nationale. Rien ne pouvait me toucher davantage qu’une école élémentaire à mon nom : je n’ai cessé de le dire, c’est à ce niveau que tout se joue. 80% des enfants qui n’apprennent pas à lire au cours préparatoire n’apprennent jamais à lire. C’est dire l’importance de l’apprentissage des « fondamentaux », comme les appelle le jargon « éducnat ».

Que tous ceux qui m’ont accueilli à Ricarville si gentiment, et en particulier le Maire instituteur, Monsieur Lachèvre, soient remerciés ici de la façon la plus chaleureuse qui soit.